La réalité du métier de DSI de Transition

Podcast avec Michel Devos

Michel Devos partage avec nous son expérience acquise dans près d’une cinquantaine d’entreprises sur des problématiques d’innovation, de transformation et d’urgence. Michel est DSI de Transition, membre de la Communauté Infortive, première communauté de DSI de Transition en France.

Il aborde les questions suivantes :

• ‍Quelles sont les raisons du départ brutal d’un DSI ?
• Comment se positionne-t-on vis-à-vis d’un Comex ?
• Quelles sont les étapes d’une transition humaine réussie ?

Bonne écoute !

Les contextes et raisons de départs brutaux d’un DSI

Michel Devos constate plusieurs raisons qui peuvent amener un DSI à quitter brusquement son entreprise :

• Les dirigeants ne comprennent pas toujours bien le rôle de la DSI, qui est souvent considérée comme une fonction support plutôt que le cœur du business, ce qui peut générer des frustrations.
• "Lorsqu’on est cadre dirigeant on sait qu’une partie du job c’est potentiellement de jouer le rôle de fusible".
• Les DSI ont souvent des convictions fortes et peuvent décider de partir s'ils estiment que la situation est insoutenable, sachant qu'ils peuvent facilement se re-positionner sur le marché tendu de l'informatique.
  

Comment réussir une bonne transition ?

"Un DSI de Transition arrive souvent dans un corps social qui est un peu traumatisé. Avec notamment un Comex un peu perdu parce qu’il ne sait pas comment remplacer le DSI qui vient de partir. Et puis des équipes qui souvent sont en mode tribal. Ils ont perdu leur chef de tribu, qu’ils dénigrent ou apprécient, mais qu’ils ont perdu… Les informaticiens comme la plupart des gens n’aiment pas le changement."

Lorsqu'on arrive en tant que Manager de Transition, on arrive pour un temps limité.

Pour gérer cette situation, il faut respecter les étapes clés des processus de changement : gérer les crises, ensuite les urgences, enfin dans un troisième temps seulement la reconstruction d’une feuille de route pour la DSI en s'assurant qu'elle soit alignée avec la direction générale.

Celle-ci est souvent différente de celle de son prédécesseur : on attend du DSI de Transition un diagnostic sur le fond et il apparaît qu'en général cela génère une révision de la feuille de route de la DSI.

Michel souligne que gérer la DSI ne consiste pas seulement à délivrer de nouvelles fonctionnalités pour les métiers, mais aussi à gouverner, à gérer l'équipe, à aider l'entreprise à se transformer au moyen d'outils informatiques plus modernes et à protéger l’entreprise des crises Cyber.

Pour restaurer la confiance et l'envie au sein des équipes, il recommande de travailler sur l’humain : de faire preuve d'empathie et d'écoute bienveillante, et de remettre les gens au travail une fois qu'ils sont remotivés et qu’ils ont des perspectives qu'ils jugent eux-même pertinentes.

Être rapide dans le diagnostic et dans la mise en place des premières actions.
L’enjeu est d'identifier ce qui est vraiment critique. Pour ensuite être déjà capable d’avoir les idées claires sur ce qu’on va faire.

“À force d'expérience de crises on a une capacité à détecter plus vite les signaux faibles .Et donc être capable plus tôt de rentrer dans le vif du sujet et d’avoir les premiers résultats.”

Être alignés
Michel Devos, explique qu'il est crucial de gérer les éventuels désalignements au sein du Comex/Codir en tant que DSI. Il observe que les Comex peuvent aller d'une "dream team" à un "panier de crabes". Pour réussir dans sa mission, le DSI doit mesurer rapidement les rapports de force et le niveau de cohésion, puis s'adapter en conséquence.

“Un DSI est au service de toute l’entreprise, de tous les métiers. Il doit éviter d’être instrumentalisé, utilisé. Mais par parfois amené à se positionner par rapport aux enjeux du CA, du DG du PDG et parfois avoir à s’affronter avec certains membres du Codir qui sont désalignés par rapport à la politique de l’entreprise tout en pensant avoir raison…”

Être compréhensible par tous
Enfin, pour réussir dans sa mission de transition auprès des Codir Comex, l’arrogance est un facteur d’exclusion pour le DSI, si le jargon technique est utile avec ses équipes, pour être précis et avancer vite entre pairs, il est à bannir dans un Comex ou il faut parler français, utiliser des termes compréhensibles par tous.

Ecouter plus que parler
Faire l’effort de véritablement écouter les membres du Comex, qui ont parfois du mal à exprimer leurs problématiques. Reformuler au maximum pour s’assurer qu’on est alignés.

Comprendre la nouvelle dimension du poste de DSI avec un “D” comme Direction !
Un DSI doit se rendre compte qu’il est un manager au service de la gouvernance du conseil d’administration !

En conclusion, la dimension humaine est un facteur essentiel dans les missions de Management de Transition.